LE PARCOURS TRADITIONNEL
En général quand on achète un livre, ce dernier a été publié par un éditeur à compte d’éditeur, c’est à dire que l’auteur n’a rien dépensé pour que son oeuvre soit disponible dans les rayons (contrairement à la maison à compte d’auteur, dans ce cas l’auteur paie tout y compris ses exemplaires qu’il écoule lui-même).
Ici je m’adresse aux auteurs qui sont en train d’écrire un roman ou qui ont achevé leur histoire et qui souhaitent la faire partager au plus grand nombre via l’édition papier traditionnelle.
TERMINER UN ROMAN
Quand on pose le dernier point, on se dit « ouf, j’ai fini ». ERREUR ! Le plus dur reste à faire : la relecture et les corrections.
Une fois le roman terminé, il faut avant tout le faire corriger par un grand nombre de personnes avec des profils différents. Des amis, la famille mais aussi des personnes qui sont fans de fantasy dans mon cas. J’ai eu la chance d’avoir de nombreux retours concernant Kahena qui m’ont servi à peaufiner mes autres romans ou mes nouvelles. Pour Sarina, j’ai demandé de l’aide à quelques lecteurs qui m’avaient fait parvenir leurs critiques objectives du Tome 1. Ils m’ont permis de retravailler mon texte avant la sortie. En bref, il faut réussi à trouver un petit comité de lecture qui ne vous fera pas de cadeaux.
ATTENTION les gens ont tendance à dire « je trouve que ce n’est pas assez décrit / je trouve que c’est trop décrit / je n’aime pas l’idée que le héro fasse telle erreur » etc… il faut faire un tri entre ce que les gens vous disent en fonction de votre style d’écriture et aussi ce que vous avez voulu montrer.
Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde mais si deux ou trois personnes ne comprennent pas un passage ou voient de loin le dénouement, alors il faut se remettre en question. La clef c’est de toujours écouter ce qu’on vous dit et de prendre assez de recul pour ne pas se vexer mais s’améliorer. De plus quelqu’un qui vous dira que tout est parfait n’est pas nécessairement de bon conseil.
LE TRAVAIL DE RELECTURE EST TERMINÉ (OUF!) : PLACE À LA PROTECTION
Avant d’envoyer son roman à des maisons d’édition il faut absolument le protéger. Personnellement j’ai fait appel à la société des gens de lettres avec le paiement d’une cotisation. Ils protègent le livre pendant 3 ans.
Vous pouvez aussi l’envoyer en recommandé à votre adresse grâce à une enveloppe « valeur déclarée » (vous pouvez en demander une à un bijoutier). Dans ce cas il ne faut surtout pas l’ouvrir ! On l’ouvre devant huissier s’il y a eu un problème de plagiat.
FAIRE SA LISTE D’ÉDITEURS ET SES ENVOIS
Maintenant il faut faire la liste des éditeurs, regarder si votre roman rentre dans une collection ou dans la ligne éditoriale. Je vous invite à tout tenter car vous avez peut-être une plume excellente qui plaira aux plus grands. Il faut toujours croire en soi et en sa bonne étoile, tout essayer et ne pas partir perdant.
Bref les grandes maisons on les connait tous : hachette, Gallimard, bayard, bragelonne etc… et il faut tenter les moyennes et les petites mais attention aux comptes d’auteur ou magouilles d’éditeurs qui vous feront du 50/50 (vous payez la relecture et une partie du stock par exemple mais vous n’avez droit qu’à 10% de droits d’auteur).
Il faut aussi faire attention lorsque vous envoyez votre manuscrit : il faut ajouter une lettre de description avec le résumé complet du roman (pas plus d’une page attention), quelle est la cible, est-ce qu’il s’agit d’un one shot ou d’une série. Il faut aussi se présenter sous le meilleur jour et demander à ce que le comité de lecture fasse des remarques sur votre roman dans le cas où il ne serait pas retenu.
Il faut bien sûr respecter les demandes de présentation et de forme du roman, parfois c’est très différent d’une maison à l’autre et c’est toujours précisé dans leur rubrique « nous faire parvenir votre manuscrit ». Si ce n’est pas précisé il faut se mettre à la place d’un lecteur : on apprécie le recto, et non le recto verso, de larges marges en haut et bas et sur les côtés, un interligne assez espacé pour éviter que ça fasse serré, relier toutes les pages avec un boudin et ajouter une page plastifiée au début. La finition compte aussi.
Ensuite on fait les envois par la poste ou via les sites des maisons d’édition et on attend.
UNE RÉPONSE POSITIVE : VOUS L’AVEZ BIEN MÉRITÉ
WHAOU ! Félicitations !
Maintenant regardez d’un peu plus près votre contrat et faites le calcul. Est-ce un vrai contrat à compte d’éditeur où vous ne débourserez rien ? Est-ce un compte d’auteur où vous paierez tout ?
S’il s’agit d’un compte d’éditeur : devez-vous payer une partie du stock ou des services particuliers ? Vos droits d’auteur seront-ils suffisants pour rembourser vos dépenses ? En général les droits d’auteur pour un compte d’éditeur vont entre 5% et 30% dans des cas très rares où l’auteur vit de sa plume. L’éditeur dans ce cas comprend qu’il a tout intérêt à aider son poulain qui va faire de nombreuses dédicaces et des salons. En général il faut compter environ 10%.
S’il s’agit d’un compte d’auteur : pourquoi dépenser alors que vous pouvez le faire par vous-même ? Je vous invite à consulter l’article sur l’auto édition.
UNE RÉPONSE NÉGATIVE : PLACE À LA REMISE EN QUESTION OU À L’AUTOÉDITION
Pourquoi votre livre a été refusé ? Si vous avez la chance d’avoir un feed back d’un éditeur, vous devez vous en servir pour vous améliorer même si vous devez tout reprendre depuis le début. Faire et défaire c’est toujours travailler. Si vous n’avez pas de retour, demandez en un, vous ne perdez rien !
Si vous estimez que votre livre est abouti et qu’il n’y a rien à faire de plus : passez à l’autoédition. Mais attention ici par de bricolage, que du sérieux. Vous devez avoir la même rigueur que le plus prestigieux des éditeurs avec vos propres moyens. Ce n’est pas difficile, juste long et chronophage. Et je ne regrette rien de ces quatre années passées.